L’échec n’existe pas
Dans notre enfance, on nous a fait craindre les erreurs et les imperfections.
Je me souviens encore très bien comment, à l’école, en première année de primaire, j’ai soudain vu une épaisse tache d’encre bleu foncé tomber de ma plume à l’ancienne sur la page … J’ai laissé sécher la chose, bien que trop brièvement, puis j’ai commencé à frotter et à poncer avec diligence avec le côté rugueux et bleu d’une gomme, en espérant que la tache s’en irait. Pour que personne ne les voie, et surtout pas le professeur. Le résultat a été encore plus de taches bleues floues ET un trou béant dans la feuille de papier. L’enseignant a ensuite utilisé des épingles à linge pour accrocher les cahiers de calligraphie de tous les élèves sur une ligne pour la soirée de contact avec les parents. Et le mien était exposé exactement sur la page où le trou baillait….
Les artistes n’échouent jamais
Les artistes savent que les erreurs n’existent pas. Qu’elles sont autant d’étapes nécessaires à l’élaboration de leur travail. Certains artistes travaillent dans l’ombre pendant 20 ans ou plus, cherchant et essayant, tout en n’étant pas vus et en ne vendant pas une seule œuvre. Et puis soudain, ils changent de cap. De nouvelles idées et perspectives émergent et ils changent parfois radicalement de style. Et soudain, ils réussissent sur le plan artistique et commercial. Toutes ces œuvres et tentatives antérieures étaient-elles des échecs ? Non, ils étaient nécessaires pour rendre possible l’étape suivante.
Le potentiel de la tache
Ainsi, lors du sixième atelier “Le yoga et l’art du dessin”, nous avons délibérément utilisé le potentiel de la tache. Chaque participant s’est vu remettre une feuille de papier éclaboussée, et a été invité à prendre les taches mêmes sur la feuille blanche comme point de départ de son dessin, en toute liberté. Ainsi, la tache sur le papier est devenue une composante et même une inspiration ou point de départ pour la création. Elle a une fois de plus donné lieu aux dessins et collages les plus divers et étonnants.
L’univers fonctionne à la perfection
Les échecs et les erreurs sont une leçon de vie. On peut les contourner ou les utiliser comme des points forts pour la phase suivante. J’ai peut-être appris, enfant, en première de primaire, que plus on essaie de cacher ou d’effacer quelque chose, plus cela devient visible. Dans notre vie, il n’y a pas non plus d’erreurs, ni d’échecs. Chaque événement est la perfection même, au bon moment et au bon endroit. À condition que tu oses les regarder d’une manière différente. À travers tes yeux, et non à travers le regard plein de jugement des autres. Et de les utiliser à ton avantage, comme un tremplin vers l’étape suivante.
Dans la philosophie du yoga, cela correspond à ce que l’on appelle yama et niyama dans l’octuple chemin de l’éveil : la capacité à se libérer du joug du :
- regard (jugeant) des autres sur vous-même.
- regard (jugeant) de vous-même sur vous-même.
Car ce n’est qu’à cette condition que vous créerez les conditions d’une véritable liberté pour vivre votre vie selon votre propre projet unique.
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